pühapäev, august 27, 2006

Back in the USA

Apure est de retour aux Etats-Unis, ce qui l'étonne un peu. "Je ne suis pas très préparé...". Il se souvient vaguement d'avoir passé une ou deux semaines heureuses en Californie, et se retrouve maintenant sur le départ. Assis, avec ses bagages, au bord d'une pelouse, dans un trailer park pimpant, Apure regarde ce qui se passe autour de lui. Deux vieilles dames (dont l'une ressemble furieusement à Edna May Oliver, qui joue dans Drums along the Mohawk) discutent tranquillement ; une femme fait sa lessive ; d'autres, un peu plus loin, conversent en bon français. Ne serait-il pas plutôt en Louisiane ?
Dans le ciel soudain passe un immense avion. "C'est le nouveau modèle !", s'extasie l'une des vieilles. Apure pense comprendre la chose suivante : la NASA a mis au point une machine, mi-avion, mi-navette, et projette dans le ciel d'Amérique des images de synthèse, pour faire de la publicité à son invention. En vérité l'appareil, bleu sombre, est superbe. D'autres images suivent. Apure regarde l'heure : il lui faut bientôt partir s'il ne veut pas rater l'avion du retour. Il engage la conversation avec les habitants du trailer park. Sont-ils français, comme lui, exilés aux Etats-Unis ? Les dames secouent la tête. Les bras chargés de linge, elles prétendent que tout cela n'est que coïncidence.

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teisipäev, august 22, 2006

À l'opéra

Une amie d'Apure tient absolument à l'emmener à l'opéra. Apure n'y a plus mis les pieds depuis des années. Ils se donnent rendez-vous sur les marches mais Apure, qui a les billets, est en retard — ou en avance. Fébrile, il cherche l'amie du regard. Les spectateurs affluent. C'est un spectacle "sur Yseult", et quand Apure monte les marches (toujours pas d'amie en vue), il lui semble entendre déjà de la musique. En désespoir de cause, il va directement rang C, au parterre, et constate que les dossiers des fauteuils sont si hauts à cet endroit de la salle qu'on ne voit rien de la scène. Derrière le rang D ou E, des sièges surélevés sont réservés aux enfants. "C'est ce qu'il nous faudrait", dit-il à l'amie qu'il a enfin retrouvée. Celle-ci est visiblement déçue de la réaction d'Apure. À cheval donné, on ne regarde pas les dents. "Je vais monter là-haut", dit-il, pour rire, en désignant un siège qui ressemble à une vigie.

La veille, curieux rêve dans un rêve : l'un comme l'autre effacés, Apure se souvient tout juste de s'être éveillé du rêve dans le rêve en poussant des hurlements honteusement faiblards. Après réflexion, était-ce bien un rêve dans le rêve ? Ou tout juste un rêve ? Apure, perdu dans Fantasyland ces jours-ci, ne sait plus trop.

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reede, august 18, 2006

La maison du grand-père (Ce n'est pas la première fois)

Apure a souvent rêvé que le jardin qui se trouvait — qui se trouve toujours, pour autant qu'il le sache — en bas de la maison de son grand-père était revenu à l'état de marécage. C'est encore le cas cette nuit. Apure patauge dans les herbes folles, écarte les bouts de bois ; le ciel est bas et gris. L'arrière de la maison, qui donne sur le jardin, a changé : moussu, mangé par la pluie. Une échelle de fer traverse la façade. Sur la rue, les nouveaux propriétaires ont dressé une palissade contre la grille à jour, pour ne pas voir les gens passer sur le trottoir. En levant la tête, Apure parvient à voir ce qui se passe dans la salle à manger. De grandes bibliothèques, des lampes qui donnent à l'intérieur de la maison un aspect chaleureux. Mais ce n'est plus la maison du grand-père, mort depuis quelques années.

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pühapäev, august 13, 2006

L'autre maison

Apure rêve qu'il dort (rêve-t-il en gigogne, il ne s'en souvient plus), et se réveille en panique, dans une chambre sombre, en criant "Maman, maman !". Eveillé, inquiet, il se mord la main et songe avec quelque lucidité qu'il est trop âgé maintenant pour demander à tout moment l'aide de sa mère. Il se lève, va à la fenêtre, comprend une partie de son malheur. D'ordinaire, il ne tire jamais les rideaux, et la lumière passe et le rassure. Cette fois-ci, les rideaux sont clos.
Il fait clair au dehors. Apure habite une maison dans un village qu'il ne connaît pas. Tandis qu'il regarde par la fenêtre, un orage passe, puis le soleil revient ; la maison elle aussi semble circuler à travers le village.
Apure, curieux de son nouveau monde, finit par sortir de chez lui. En pyjamas et robe de chambre, il marche dans les rues. Au moment de rentrez chez lui, il se rend compte qu'il a oublié ses clefs. Il lui faut maintenant convaincre les dames de la maison, partagée en appartements, qu'il est désormais leur voisin. Savent-elles crocheter les serrures ?

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laupäev, august 12, 2006

Reprise des cours

Après une fin de soirée dans la lumière tranquille de Vers sa destinée, Apure rêve en couleurs ; les cours de japonais ont repris. Ce n'est plus le professeur S... qui les dispense, mais une femme plus âgée qui accueille les élèves dans un bâtiment neuf, et les guide vers une salle de cours qui ressemble à un amphithéâtre. Il y a beaucoup plus de monde que l'an passé, et des enfants qui s'agitent et pleurent. Apure est inquiet. En rentrant chez lui, il apprend qu'une inondation menace le bas de l'immeuble. La nouvelle lui arrive alors qu'il sort du bain, une grande serviette roulée autour du corps. Peut-il venir voir les équipements de la voisine ? Les machines sont en folie. Deux plombiers discutent entre eux. Apure n'a pas envie de se mêler de ces débordements. Il emmène sa nièce au parc, où la neige déjà tombe, bien qu'en faibles quantités. C'est juste assez pour faire une boule minuscule et la jeter sur l'enfant, qui paraît triste.

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laupäev, august 05, 2006

Passage to Bordeaux

Apure rentre à Bordeaux en bateau — d'où, donc ? Il ne s'en souvient pas. Le bateau est petit ; ce n'est pas un ferry, plutôt une sorte de yacht à moteur, dont l'équipage, la nuit venue, mange des hot dogs dans la salle commune. Apure erre dans les coursives, inquiet. La nuit est si noire ! On ne voit pas grand-chose de la mer. Un peu plus tard, cependant, des masses sombres apparaissent ; la côte est proche. Le bateau accoste enfin en plein soleil et Apure, qui a retrouvé sa cousine pendant la traversée, lui demande si elle profitera de cette escale à Bordeaux pour rendre visite à un ami commun.

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