esmaspäev, aprill 30, 2007

Malaise dans la civilisation

Quatre épisodes disjoints :

- Apure marchant sur un chemin, avec sa mère. Ils croisent trois hommes et deux chiens, dont un énorme pitbull fauve, sans muselière. La mère d'Apure trébuche. Apure, courageux, s'adresse aux nervis :"Dites donc, vos chiens, là... Ils sont dangereux." Les hommes ricanent.

- Une jeune femme vient voir Apure pour lui parler d'un de ses crédits à la consommation. Elle a un bandeau sur les yeux, qu'Apure regarde avec insistance. Sous le bandeau, une plaie en cours de cicatrisation. Apure est inquiet : la femme lui demande de rembourser plus vite, mais Apure n'identifie pas ce crédit. Il est mal à l'aise. Le visage de la femme vieillit : " Moi aussi , dit-elle, je sais ce que c'est, tous ces crédits."

- Apure est en cours ; de très jeunes étudiants présentent une fiche sur Hegel dont il a entre les mains le texte. Mais le travail est bâclé ; les titres des œuvres ne sont même pas traduits ; Apure soudain prend conscience du
fait qu'il est sans doute le plus vieux dans cette salle de cours ; il s'ennuie, veut renoncer à ces cours du soir.

- En villégiature dans un immense hôtel, ou dans un établissement de cure, au milieu de nulle part. Ce qui s'y passe a perdu toute clarté avec le réveil. Apure se souvient de ses appartements, clairs et spacieux, d'une fuite d'eau en quelque part, de terrasses toujours occupées par l'un ou l'autre des curistes. Pour finir, il descend sur la veranda et regarde la
forêt devant l'hôtel, la petite gare toute proche, la locomotive rouge à quai. Un cochon rose pâle gambade dans le sous-bois. Deux hommes approchent ; ce sont deux serveurs de l'hôtel. " Bonjour, monsieur. Monsieur souhaite quelque chose ?" Apure, sans savoir pourquoi, a pris peur, est retourné dans sa chambre et continue, protégé par la vitre, de regarder les
deux hommes

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reede, aprill 27, 2007

Sur Mars

Apure est à Berlin et s'égare dans le métro. Un gentil couple essaie de le remettre sur les rails, mais disparaît en courant lorsqu'apparaît la rame. Apure se retrouve dans une boutique d'objets publicitaires, bousculé par la foule. Suit une transition vers un autre rêve dont il se souvient mal ; il est maintenant dans la version originelle du Village des damnés. Ce n'est plus le film en noir et blanc dans lequel George Sanders se sacrifie pour éviter l'invasion des enfants extraterrestres, mais un film en couleur dans lequel le petit étranger, brûlant les étapes, joue sur un piano électrique un air de Bach ; la caméra s'élève dans le ciel, vers les cimes, puis vers les étoiles... Apure transporté à sa suite atterrit (amarsit ?) sur Mars, pas moins. Il parcourt les couloirs d'un hôpital martien. Les Martiens sont minuscules et contrefaits, mais très humains. L'hôpital est bondé ; et comme ces Martiens sont passe-muraille, les murs de l'hôpital bourgeonnent en toutes parts. Apure, très excité, va de chambre en chambre ; par les fenêtres, un paysage de coucher de soleil, flamboyant. Le soleil se couche sur un grand lac — ou une mer martienne. La dernière chambre est habitée par des Terriens. "Fermez la porte derrière vous", lui dit-on ; ce sont les premiers mots qu'il comprend. Apure s'installe à table avec deux ou trois respectables vieilles Terriennes, pour prendre le thé. On complote joyeusement contre les autorités de l'hôpital pour organiser une évasion.

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teisipäev, aprill 03, 2007

Chiens morts

Apure comme souvent descend dans le jardin de son grand-père (qui se confond parfois avec celui de son voisin). Fin d'hiver : les troncs sont noirs, le sous-bois recouvert de feuilles brunes. Les restes mutilés d'un dogue sont éparpillés entre les arbres ; la tête d'un côté, les pattes de l'autre. Quelques mètres plus loin, autre chien, même spectacle. Apure frissonne. Puis descend de la maison un inconnu qui porte sur ses deux bras tendus deux ou trois carcasses de chien, congelées, encore striées de givre. Apure veut remonter l'allée qui mène à la rue, sortir au plus vite d'un lieu devenu visiblement hostile. L'en empêche un petit homme qui ressemble à Ernest Borgnine et porte sous le bras un fusil de chasse. "Je crois que vous en avez trop vu", lui dit cet homme, et Apure ne sait que craindre davantage, le canon double du fusil ou le regard épouvantable de l'homme. "Ne vous avisez pas de parler de ce que vous avez vu. Je saurai où vous retrouver." Apure, machinalement, s'éloigne de l'homme, sort du jardin, retrouve la rue agréable et printanière où vivait son grand-père, l'esprit noirci par une ombre terrible. "Cet homme va me poursuivre, me faire chanter, me rendre la vie lourde à vivre." Puis il se résout à un certain courage. Il ira à la police, il dénoncera ces tueurs de chien.

Autre rêve : le jardin du voisin, dans la vie éveillée un carré de terrain assez vague, prend à la nuit un vert de paradis. Des moutons broutent à la lune. Des enfants jouent dans le vallon. "Je me demande même s'il n'a pas réussi à faire entrer quelques vaches, même si c'est interdit en ville", se demande Apure.

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