teisipäev, september 30, 2008

Les petits frères grandissent

Dans une ville envahie par la pluie — les rues sont battues durant tout le rêve par une averse morose, l'eau rentre dans les maisons, les caniveaux débordent —, Apure a des aventures confuses. Il pose le pied sur une plage de boue noirâtre, et remonte sur le parapet, dégoûté ; il essaie de circuler en voiture, mais le temps est trop épouvantable, et se voit proposer un splendide vélo. À l'un de ses amis (car Apure est en bonne compagnie), le vendeur propose une grosse trottinette. "Mais elle est pourvue d'un changement de vitesse, monsieur !" Dehors, des vélos-taxi transportent des clients trempés dans des gros sièges enfant, de métal laqué vert. Puis, dans la maison où ils sont reçus, Apure croise son jeune frère, qui depuis leur dernière rencontre a grandi d'au moins trente ou quarante centimètres. Au bout de ce corps immense, le frère a gardé sa tête d'adolescent chevelu. Apure est ébahi.

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laupäev, september 20, 2008

Ami perdu, V

Cette nuit l'ami perdu est dans son appartement aux tentures sombres, aux meubles lourds ; penché torse nu sur la baignoire, il présente à Apure sa fille, qui est petite, timide et blonde. Dans le monde éveillé, Apure rencontre d'ailleurs dans un magasin des bords de Seine une fillette qui ressemble curieusement à celle du rêve — lequel, par ailleurs, lui donne fugitivement des bouffées homoérotiques.

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laupäev, september 13, 2008

Trouvaille

Apure, qui habitait cette nuit une résidence vieillotte, bâtiments en ciment gris, volets vert passé, trouve en partant travailler une caisse de livres déposée sans doute par un autre habitant. La caisse contient des ouvrages rares, ce qui surprend Apure : peut-il, comme son instinct de collectionneur le lui dicte, empocher ces livres sans rien dire ? L'un de ces livres, mince volume couvert de papier vergé vert clair, est un essai scientifique de Richard Lin, publié au début du 19e siècle.

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teisipäev, september 02, 2008

Talibans

Apure ne saurait dire dans quel ordre ces images se sont imposées à lui durant la nuit. Mais il a vu, c'est certain, des avions larguer sur le désert afghan ce qui semblaient des bombes — il a retenu son souffle — non, c'étaient des kits de gymnastique, et les talibans ainsi pouvaient taper tout leur saoul dans des punching balls suspendus à de petits portiques. Il a vu aussi, du toit transparent du Boeing de luxe qui lui faisait traverser une bonne partie du monde, une station spatiale, toute proche. Et bien d'autres choses que la lumière du jour a fait pâlir jusqu'à l'oubli.

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