pühapäev, märts 30, 2014

L'hiver sera rude

Apure, soulagé, se souvient enfin en totalité d'un de ses rêves (il en a d'extraordinaires ces temps-ci, dont il ne se rappelle quasiment plus au réveil : seule subsiste une frustrante sensation de complexité et quelques images qui le narguent pendant la journée.) Après avoir joué au ballon sur une route avec quelques amis, il est parti sur ladite route, dans la nuit, vers les montagnes. Elle était couverte de neige, ce qui n'empêchait pas les voitures d'y circuler trop rapidement. Un autre ami l'accompagnait. "L'hiver va être sacrément rude"— "Tu crois ?" La route mène à un grand bâtiment blanc qu'Apure prend d'abord pour un supermarché : c'est un hôpital, ce dont il se rend clairement compte quand il croise une femme en blouse, les mains gantées de latex ensanglanté. Curieux hôpital où les patients sont transportés dans des hamacs, les tripes à l'air, les prothèses tout juste implantées encore visibles au fond des plaies. Apure croise dans la pénombre des créatures mi-hommes, mi-machines, dont un petit être qui n'a plus que la tête et deux mains, ce qui lui permet de mouvoir le chariot qui véhicule sa tête. Se rendant compte qu'il n'a rien à faire ici, Apure voudrait bien ressortir : mais la seule porte qui le permet est minuscule. Il n'y passera pas.

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neljapäev, märts 13, 2014

Un assassin du peuple

Apure s'est distingué cette nuit. Se promenant en forêt, il a trouvé sur le chemin deux chats mourants, leur fourrure maculée de sang. Non loin, un homme et son fils riaient de les voir agoniser. Apure furieux s'est emparé d'une énorme branche et l'a brandie sous le nez des deux individus. "Sauvages ! Achevez-les, au lieu de ricaner ! — De quoi je me mêle !" répond le père. "Ces bestioles, elles sont de trop." Et de lever son fusil pour mettre Apure en joue. Apure bombe le torse (mais est-il abattu aussi sommairement que les chats ? Il ne s'en souvient pas.)
Dans une autre partie du rêve, il se retrouve en ville, à observer l'activité d'un marchand de rue, qui vend des viennoiseries. Un homme rôde autour de la table, attendant son heure pour voler un sachet de pains au chocolat. Apure croise le regard du futur voleur à plusieurs reprises. Il s'avance vers la table au moment où le voleur, profitant d'un moment d'inattention du marchand, commet son méfait. Le marchand est furieux. Apure sort un billet. "Laissez, laissez, je paie", dit-il. Le marchand le bouscule, écumant. "Qui es-tu ? Un assassin du peuple ?"

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esmaspäev, märts 10, 2014

La main

Apure (qui, avant ou après cette section du rêve, rencontre — cela ne s'est pas produit depuis longtemps — son ami perdu, en compagnie de deux femmes assez laides : l'ami est élégant, il a bonne mine, même si Apure le trouve vieilli, ce qu'il est aussi, se dit-il) sortant de chez lui rencontre une voisine et sa fille, petite enfant de quatre ou cinq ans. L'enfant tend la main quand Apure passe à sa hauteur et la mère se retourne : "Donne la main, ne crains rien !". Et l'enfant de donner la main, en effet : si bien qu'Apure se retrouve avec, entre les doigts, une petite main tiède détachée du corps de la fillette. La mère n'a pas l'air de s'en étonner. L'enfant maintenant est sur le dos, les jambes en l'air, et se fouille dans le ventre : pour débloquer ses rouages, explique-t-elle. Apure rentre chez lui, non sans une certaine gêne, disant à la mère qu'il a besoin de se remonter, lui aussi.

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