pühapäev, november 21, 2010

Acedia

Apure rêve de nouveau — ne sait pour combien de temps. Cette nuit, longuement, il a vécu (ou lu, il ne sait trop) ce qui lui a semblé être le plus mauvais roman jamais écrit, sombre histoire d'épidémie fatale et de bandits haineux dont le titre était, donc, Acedia. Au réveil, la structure était claire et il aurait dû, l'imbécile, la noter alors. Deux heures plus tard, ne survivent que quelques images : un combat de vers géants dans une clinique où survit un malheureux écorché, qui se tord de douleur et d'effroi ; deux enfants dans leurs sièges auto, saisis par la maladie qui attaque également, dans un appartement citadin, Apure et deux ou trois femmes dont les paumes se couvrent de pédoncules semblables aux tendrons d'une anémone de mer. Puis une fuite désespérée dans un aéroport, des mitraillages impitoyables dans des impasses sombres, et une réunion chez l'éditeur : "C'est vraiment, dit Apure, ébahi et méprisant, le pire tas de merde que vous ayez jamais publié", ce que l'éditeur ne peut nier. Rentrant chez lui en métro, Apure aperçoit sur le quai une très belle femme nue qui court, affolée, deux soutien-gorge sur la tête.

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