kolmapäev, märts 29, 2006

Vitesse de sédimentation

Apure, hypocondriaque, a rêvé toute la nuit passé de la vitesse de sédimentation. Une seule partie du rêve était organisée : devant le médecin, qui demandait à voir ses analyses, Apure avouait qu'il avait oublié (à dessein sans doute) de faire mesurer 'la vitesse de sédimentation' ; puis cette expression, répétée à l'infini, faisait seule l'étoffe du rêve. Apure s'est réveillé dans une vague angoisse. Ceci venait après la vision d'un quart d'heure à peu près de Yumeji, beau film décousu de Seijun Suzuki, qu'Apure révère ; Yumeji, peintre d'une quarantaine d'année, aime les femmes, c'est ce qu'Apure a cru comprendre (il en saura davantage ce soir.)

L'avant-veille, moins sagement, Apure a regardé Tetsuo, autre étouffoir à rêves. Un homme s'ouvre la cuisse et s'introduit sous la peau un tube de métal ; la plaie est infestée d'asticots ; l'homme affolé part en courant dans les rues ; une auto le renverse ; le conducteur, joli salary man à la peau lisse, constate en se rasant qu'un clou lui sort de la joue, etc. Pourquoi rêver ? Tetsuo le fait pour Apure, qui se souvient aussi, pendant toute une grise journée de travail, d'un film auquel Tetsuo ressemble un peu ,Le visage d'un autre. La nuit, les mains sur ses yeux fermés, ses viscères tremblant sous leur enveloppe de peau et de muscle, Apure se trouve bien fragile.

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