pühapäev, märts 30, 2014

L'hiver sera rude

Apure, soulagé, se souvient enfin en totalité d'un de ses rêves (il en a d'extraordinaires ces temps-ci, dont il ne se rappelle quasiment plus au réveil : seule subsiste une frustrante sensation de complexité et quelques images qui le narguent pendant la journée.) Après avoir joué au ballon sur une route avec quelques amis, il est parti sur ladite route, dans la nuit, vers les montagnes. Elle était couverte de neige, ce qui n'empêchait pas les voitures d'y circuler trop rapidement. Un autre ami l'accompagnait. "L'hiver va être sacrément rude"— "Tu crois ?" La route mène à un grand bâtiment blanc qu'Apure prend d'abord pour un supermarché : c'est un hôpital, ce dont il se rend clairement compte quand il croise une femme en blouse, les mains gantées de latex ensanglanté. Curieux hôpital où les patients sont transportés dans des hamacs, les tripes à l'air, les prothèses tout juste implantées encore visibles au fond des plaies. Apure croise dans la pénombre des créatures mi-hommes, mi-machines, dont un petit être qui n'a plus que la tête et deux mains, ce qui lui permet de mouvoir le chariot qui véhicule sa tête. Se rendant compte qu'il n'a rien à faire ici, Apure voudrait bien ressortir : mais la seule porte qui le permet est minuscule. Il n'y passera pas.

Sildid: , ,