pühapäev, aprill 27, 2008

Surprise partie

Apure traverse une nuit pour le moins bigarrée, dont il ne retrouve pas le fil exact au matin. Y avait-il d'abord le fleuve et ses poissons énormes, miraculeux — bientôt, du reste, otaries, lamantins, dugongs, de plus en plus gros, au point qu'ils emplissent de leurs troupeaux à la peau d'or le lit du fleuve ? Sur la rive, une boutique de souvenirs. Apure y entre avec les siens en poche, une poignée d'objets miniatures qui datent, pense-t-il, de son enfance. Mais l'épisode du fleuve n'a peut-être pas précédé celui de la soirée littéraire dont Apure, à quelque autre moment de la nuit, attend les invités, sur des escaliers qui ressemblent à ceux de Montmartre. Arrive une femme qui porte une veste en cuir doré, frappé du sigle de sa maison d'édition. Il est impossible de ne pas la reconnaître, ni de la saluer. Apure l'ayant fait non sans réticences rejoint ensuite le reste de la troupe dans un vaste hôtel particulier au décor surchargé. On dévisage Apure avec insistance ; il se rend compte, aux toilettes, que ses yeux sont recouverts d'une sorte de taie blanche, qui cependant ne l'empêche pas de voir. Cette taie n'est pas organique ; il peut l'ôter avec les doigts mais la taie se reforme aussitôt, comme la peau sur le lait. Apure quitte la réception sans parler à quiconque et prend un bus à deux étages qui l'arrête juste devant une station de métro. Un escalier profond laisse voir des souterrains luxueux. Un groupe de jeunes gens fait des photos de mode sur les escaliers. Une des filles porte une robe de mariage qui n'est pas encore finie. Son futur époux est un colosse timide, en redingote rouge, gilet blanc et turban.

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