laupäev, august 02, 2008

Un jeune polyglotte

Apure est tout d'abord chargé de tenir un stand à la fête de l'école ; ne cessent de se poser sur lui des coccinelles qu'il chasse de la main, délicatement. L'une d'entre elles s'envole dans un nuage argenté. Il est intrigué — d'autant qu'il se trouve être, comme souvent dans ses rêves, en pyjama alors que tous sont habillés comme à la ville. Désireux de se rendre décent, il rentre chez son grand-père, absent ou mort, et commence par y rencontrer un ancien collègue qu'il déteste, et renvoie de la cuisine. Une autre collègue passe, silencieuse, pleine de désapprobation. Apure s'en fiche : cette maison n'est pas la leur. Il la partage à présent avec une famille inconnue — des amis du rêve, sans doute. La maison se prépare d'ailleurs à la fête. Apure cherche un petit gâteau à avaler, et ne cesse de croiser, dans des pièces qui s'ajoutent à la maison pour en faire un vrai palais, de nouveaux invités. Pour finir, ce sont, dans un salon, un couple de Japonais âgés, en kimono blanc et violet. Apure s'incline. Les Japonais se raidissent imperceptiblement. "Mon apparence doit leur sembler grotesque", se dit-il. Il s'incline à nouveau et repart : il lui faut de toute urgence prendre un bain et se changer. Dans une grande salle des fêtes, Apure rencontre d'autres amis. "Les parents sont arrivés aujourd'hui par avion. Si ça ne marche pas, tu sais, ils pourront se faire rembourser." Apure comprend que les vieux Japonais sont venus pour le mariage de leur fille. Lassé de sa vaine quête, il s'assied à une table basse. Un petit Japonais se pelotonne contre lui, fatigué lui aussi. Un des invités lui parle russe et le petit répond. "Tu parles très bien russe, mieux que moi, lui dit Apure, en russe également. Quel dommage que tu ne parles pas le français, plutôt."
"Mais je parle français", répond le gosse dans cette langue. Il entraîne ensuite Apure vers une aire de jeu, mais disparaît bientôt dans l'une des petites attractions.

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