teisipäev, juuni 17, 2008

Guerre entre les hommes

Apure cette nuit est le héros d'un film singulier. Le début se perd dans la nuit, mais telle est la trame : avec des compagnons endurcis, Apure est jeté dans un monde hostile où, survivants d'on ne sait quelle catastrophe, ils doivent affronter des hommes sans visage à la peau de crapaud, verdâtre et caoutchouteuse. Torse nu, armés d'un pistolet mitrailleur, ces créatures les poursuivent de leur haine. Malgré tout la vie s'organise. D'abord sans ressource, mourant d'inanition dans un camp retranché (une jeune femme émaciée s'évanouit dans les bras d'Apure), les hommes finissent par trouver une sorte d'équilibre. Des groseilles, dont la plupart portent une grappe à l'oreille, complètent un ordinaire rationné. La guerre contre les hommes crapauds se poursuit néanmoins. C'est un rêve hystérique dans lequel tout le monde, Apure y compris, hurle. Sursaut dramatique : Apure est tenu en joue par l'un des hommes crapauds, qui a réussi à s'introduire dans le camp en creusant un tunnel. Un "mystérieux instinct" lui ordonne de parler à la créature, tandis que ses compagnons, impuissants, regardent l'homme crapaud avec rage et mépris. Curieux sentiment, se dit Apure, que d'être celui qui va mourir, déchiqueté par les tirs du pistolet mitrailleur. "Comment vais-je pouvoir rêver la suite ?" "Ne tire pas, reviens du côté des hommes", dit Apure, et l'homme crapaud, baissant son arme, répond d'une voix curieusement artificielle. Les compagnons d'Apure se ruent sur la créature, le désarment, le rouent de coups. "Ne le tuez pas !" hurle Apure. Mais le sort de l'homme crapaud est scellé. Les compagnons d'Apure s'acharnent. L'homme réussit à leur échapper et se réfugie dans le garde manger du camp. Il s'engouffre littéralement dans les vivres. Apure, frénétique, essaie de le retenir, fouille parmi les morceaux de viande et de lard sous plastique. Trop tard : l'homme crapaud, disloqué, gît en contrebas, mort sans doute. Il est à présent vêtu d'un grotesque costume rouge et jaune.
Dans une autre partie du rêve, les chats d'Apure parlent, et l'un d'eux, le noir, est doté d'une curieuse gueule en forme de croissant de lune.

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