pühapäev, juuni 15, 2008

Amour du désastre

Apure séjourne avec quelques amis dans une auberge qui jouxte une ligne de train à grande vitesse. Alors qu'ils déjeunent sur la terrasse, un train, qui a ralenti à l'approche du lieu, manque de dérailler, ce qu'Apure, semble-t-il, est le seul à remarquer. Arrive un certain temps — le temps confus et distendu du rêve — un second convoi, qui sort des rails. C'est d'abord la puissante motrice, puis le premier wagon, en un absurde ralenti ; tout le train ensuite est saisi de convulsions, et les wagons déchiquetés se couchent sur le côté de la voie. "Allons aider ces malheureux", s'écrie Apure, qui se rue, suivi d'un ou deux de ses amis, vers le désastre. Mais il ne sait au juste s'il y va pour aider ou pour voir, et s'en rendant compte, il est plongé dans la détresse.

Dans une autre partie du rêve, Apure se trouve dans une vaste maison, celle de ses parents ou de ses oncle et tante. C'est le matin, il est encore au lit, et plein d'un sentiment de dégoût. Des bruits déjà dans la maison : les autres sont levés. Apure se frotte les cheveux au-dessus de la baignoire ; tombent de minuscules araignées. "Pas des poux, j'espère !" (Il en a eu récemment). Par la fenêtre, l'on voit une rue cossue et tranquille, les branches feuillues de grands arbres. Apure sort de la chambre, tête basse, la couverture sur les épaules. Il n'a pas envie de parler aux siens. Dehors, une immense vallée, des montagnes au sommet enneigé. "Tiens, se dit Apure, il a neigé cette nuit." En pieds de chaussette, Apure marche sur l'herbe. De la maison, on le hèle. Il marche seul, heureux.

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