reede, mai 19, 2006

Feux d'artifice

Au réveil, Apure a l'étrange impression que tout cette nuit a été rêvé simultanément. Dans une séquence, Apure et quelques amis sont à la recherche du jardin idéal, et le trouvent dans un coin de campagne ; dans une autre, il traverse à pied une grande esplanade bétonnée, peuplée de jeunes gens caressant des couteaux (mais les couteaux sont minuscules, et la traversée s'effectue sans accident). Troisième scène, trois très jeunes gens expliquent à Apure qu'ils ont trouvé une rareté bibliographique, un roman annoté par... (et Apure déjà a oublié le nom de la célébrité). Dans la chambre de bonne que ces étudiants méritants se partagent, Apure examine le trésor. C'est un vieux livre de poche à la couverture écornée, et les annotations sont en effet nombreuses. Quatrième épisode, Apure attend le métro avec deux de ses collègues, pour lesquels il n'a pas une grande affection. Le plus détestable s'engouffre dans la rame ; on est en pleine soirée et c'est la campagne au bout du quai. Apure et le deuxième collègue regardent le soleil se coucher puis exploser dans une belle nuée nucléaire — non, c'est un immense feu d'artifice, avec des messages très élaborés, des dates, des noms, des anniversaires. Apure et le collègue continuent leur marche dans la nuit, puis au matin, dans une manière de carriole. Le collègue parle (il aime à s'expliquer) ; Apure a trouvé dans la carriole les œuvres complètes d'un poète qui lui est familier ; les textes sont simples et beaux et Apure se les lit à voix basse.

Cette réminiscence poétique en amène une autre. Dans une cinquième, obscure séquence du rêve, il est dit ceci, qu'Apure ne comprend pas : "Le poète Heine laissait toujours une empreinte ovale là où il s'était assis." Et encore, bien plus intelligible : "Tant que le temps ne disparaît pas, je ne peux que finir par mourir."

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